Cela fait très – trop – longtemps que je n’ai pas donné signe de vie sur Flying Fluffy Cat. Comme un ours qui hiberne, j’ai eu du mal à me sortir du mal-être du début d’année agitée par des actes affreux et aussi, plus personnellement, parce que cette année, je vais passer une dizaine. Aïe. Il faut que je reprenne la positive attitude. Pour ça, rien de mieux que de retomber un peu en enfance et de rêver autour des chefs-d’oeuvre de Miyazaki et Takahata.
Ce dimanche, la Fluffy Team s’est rendue à l’expo « dessins du studio Ghibli » au musée Art Ludique à Paris (dans le 13ème). En sortant, on n’avait envie de deux choses : dessiner et aller au Japon (bien que les dessins animés Ghibli s’inspirent beaucoup plus de l’Europe que du Japon).
L’expo présentait les layouts des dessins des films d’animations. En clair, cette expo nous montre les dessins clés qui ont fait les plus grands chefs d’oeuvre de deux maîtres des studios Ghibli. Grâce à un audio-guide et ces dessins nous plongeons dans la façon de penser de Miyazaki. On apprend aussi les techniques et les différents layouts (calques) pour animer des dessins. C’est sur ces layouts (mises en scènes) que les réalisateurs vont fixer les mouvements de caméra, les décors, les personnages.
Avant de découvrir les succès de ces deux génies, il faut savoir que c’est à eux que l’on doit les animés Sherlock Holmes, Edgar Cambrioleur ou encore Heidi. Oui, oui, il fallait bien se faire la main.
Miyazaki a signé plusieurs longs métrages (et aussi plein de court métrage) :
- 1984 : Nausicaä de la vallée du vent
- 1986 : Le Château dans le ciel
- 1988 : Mon voisin Totoro
- 1989 : Kiki la petite sorcière
- 1992 : Porco Rosso
- 1997 : Princesse Mononoké
- 2001 : Le Voyage de Chihiro
- 2004 : Le Château ambulant
- 2008 : Ponyo sur la falaise
- 2013 : Le vent se lève
En regardant et en se baladant dans les dessins se dessins animés, on retrouve certaines similitudes : le vent, la nature, les avions, l’écologie. On se rend compte aussi que tous ces longs métrages mettent en avant des enfants ou jeunes adultes qui s’épanouissent et abordent leur aventure avec curiosité.
On se rend aussi compte que la plupart des héros des films de Miyazaki sont des filles ou des femmes et il y a de quoi être fières. Ces personnages féminins accomplissent de grands chose jusqu’à sauver des populations (sans trop vous spoiler).
Durant cette expo, on apprend que Miyazaki s’impliquent énormément dans le processus du long ou court métrage jusqu’à vérifier lui-même les dessins et même à intervenir dans les layouts afin que le film soit au plus proche des idées qu’il a eues.
Même si Hayao Miyazaki est encore parmi nous aujourd’hui, il a signé son dernier long métrage en 2013 avec Le vent se lève contant l’histoire la vie de Jiro Hirokoshi, ingénieur en aéronautique. Cela fait le film le moins onirique et le plus réaliste de ces longs-métrages.
Quant à Isao Takahata, on lui doit, entre autre :
- 1968 : Horus, prince du Soleil (sur lequel il a travaillé avec Miyazaki. A partir de là, ils vont travailler ensemble)
- 1988 : Le Tombeau des lucioles
- 1991 : Omoide Poroporo – Souvenirs goutte à goutte
- 1994 : Pompoko
- 1999 : Mes voisins les Yamada
- 2013 : Le Conte de la princesse Kaguya
Il est un peu plus compliqué de voir des similitudes entre ces films. Je dirai que Takahata est plus sur l’humain. Alors que Miyazaki va faire un héro à tête de cochon dans Porco Rosso ou va inventer une grosse bête poilue dans Mon Voisin Totoro, Takahata va être plus terre à terre en contant la vie de personnes.
Sur ces layouts, Takahata va être ultra précis, bien que Miyazaki intègre un niveau de détail élevé. Il n’y a qu’à voir les layouts du Tombeau des lucioles pour se rendre compte que chaque détail compte alors que bien sûr il ne s’agit pas des dessins définitifs.
Pour conclure, c’était une expo qui donnait envie de dessiner encore et encore. Aussi, en rentrant ce soir, on s’est mis devant Kiki la petite sorcière après avoir mangé un ramen et un curry au Sapporo rue Sainte Anne.
Filez vite à cette expo, c’est jusqu’au 1er mars 2015 !
Je ne peux pas dessiner sans déformer, je refuse de dessiner des lignes de perspectives droites ; elles rendent l’image ennuyeuse.
Hayao Miyazaki – rebelle de la ligne droite 🙂
Merci pour cette analyse. L’écart de style entre Miyazaki et Takahata est assez étonnant. Perso je penche plus vers la poésie de Miyazaki bien que Pompoko m’a bien fait marrer. Et c’est vrai qu’on ressort de l’exposition avec le bout du crayon qui démange !!
Merci pour ton commentaire Niat. C’est vrai que j’ai moi aussi un faible pour l’oeuvre de Miyazaki. Honte à moi, je n’ai pas encore vu Pompoko. Je vais m’empresser de remédier à ça 🙂